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Dans quelques jours, l’astronaute de l’Agence Spatiale Européenne, Paolo Nespoli, s’envolera à bord du vaisseau Soyouz à destination de la Station Spatiale Internationale. Dans le cadre de la mission #VITA, il sera amené à mener plusieurs expériences en orbite. L’une d’entre elle porte le nom de PERSEO (PErsonal Radiation Shielding for interplanetary missiOns). Il s’agit d’un gilet très particulier permettant de protéger les astronautes contre les radiations solaires. Le projet est dirigé par l’université de Pavia, avec Thales Alenia Space comme partenaire, et Cesare Lobascio comme co-responsable scientifique de la mission.
 
Nous avons rencontré, au sein du site turinois de Thales Alenia Space, Martina Giraudo, Ingénieure Système Radiation et Nucléaire dans le domaine de la Science et de l’Exploration. Elle, qui a toujours rêvée de devenir astronaute, travaille aujourd’hui sur un projet qui sera testé en orbite, en vrai, par un astronaute !

 [[asset:image:241572 {"mode":"original","align":"right","field_admin_bool_link_target":[0],"field_admin_bool_image_filter":[0]}]]Quel est votre rôle dans le cadre de ce projet insolite ?
 
J’ai eu la chance d’aborder plusieurs aspects du projet. Au départ, ma contribution était exclusivement scientifique. J’ai été amenée à travailler, il y a 2 ans, sur une étude d’évaluation de la radioprotection. Par la suite, l’an dernier, j’ai été impliquée sur des aspects plus techniques et managériales, travaillant avec différents acteurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la société.
 

Quel est l’objectif de cette expérience ?
 

Nous avons réalisé un gilet de radioprotection. Le matériau utilisé doit être suffisamment épais afin de protéger l’astronaute contre les rayonnements solaires extrêmes sur les parties sensibles du corps (la moelle osseuse en particulier). Conçu pour être gonflé avec de l’eau (système que l’on retrouve à bord de l’ISS), l’objectif principal de l’expérience consiste à tester les procédures de remplissage et de drainage de même que le confort du gilet, réalisé sur mesure pour Paolo Nespoli.
 
Par ailleurs, comment arrive-t-on à se déplacer dans l’habitacle de l’ISS chargé d’une grande quantité d’eau ? Ce sera intéressant d’avoir le retour d’expérience de l’astronaute sur ce point spécifique.
 

Allez-vous suivre les opérations en orbite depuis la Terre ?
 
Oui bien sûr. Nous sommes impatients de pouvoir se connecter à la Station Spatiale depuis un centre de contrôle en Italie. Nous allons pouvoir suivre l’expérience en direct et pourrons apporter un support à l’astronaute si nécessaire.
 
 
Quelle est la valeur ajoutée de PERSEO pour les astronautes ?
 

L’expérience PERSEO vise en particulier à préserver le porteur du gilet du syndrome d'irradiation aiguë, qui, dans des cas spécifiques, pourrait entrainer la mort d’un astronaute. Ce type de scenario ne concerne que les missions habitées d’exploration de l’espace lointain, qui pourraient avoir lieu, dans le futur, hors du champs magnétique terrestre : Lune, Mars, etc… En revêtant un gilet PERSEO, l’astronaute sera ainsi protégé des radiations, en particulier lorsqu’il sera amené à se déplacer dans le vaisseau ou à réaliser une opération de maintenance en urgence, sans être contraint à rester confiné sous un abris de toute petite taille pendant des heures interminables.
 
 
C’est la première fois que vous rencontrez personnellement un astronaute ?

 

Oui, Paolo Nespoli est le premier astronaute que j’ai eu la chance de rencontrer. J’en suis très honorée. C’est vraiment quelqu’un de charmant et d’extrêmement poli. Il nous est d’un grand support dans le cadre de la réalisation de cette expérience. Paolo nous a donné des retours très constructifs et des suggestions qui nous ont permis d’améliorer l’expérience. Il semble également très intéressé par le développement de systèmes de radioprotection additionnels ayant trait au domaine de l’exploration spatiale.
 
Quand aurez-vous premier retour d’expérience ?
 
Cet automne, Paolo Nespoli, testera le gilet en orbite et nous nous fera part de son premier feed-back. L’an prochain, lorsque la veste et le récipient d’eau reviendront sur Terre, de nouvelles analyses seront réalisées en vue de mieux comprendre l’impact du lancement et de la zéro gravité  sur les matériaux utilisés ainsi que sur l’eau en elle-même.
 

Quand vous étiez petite, est-ce que vous rêviez déjà de travailler dans le domaine spatial ?
 
Oui, absolument (rires) ! Quand j’étais petite, je lisais et regardais tout ce qui touchait de près ou de loin à l’Espace (livres, séries TV, documentaires…). J’ai toujours rêvée d’aller dans l’espace… Je n’y suis pas allée mais, en travaillant avec des astronautes tels que Paolo Nespoli, j’ai l’impression d’y être un petit peu par procuration (rires).

 

L’ISS tient une place particulière dans le cœur des ingénieurs turinois de Thales Alenia Space. Avec les Node 2 et 3, le module polyvalent PMM, les modules logistiques MPLM et la Cupola, la structure du laboratoire Columbus et les modules de fret des vaisseaux de ravitaillement ATV, Thales Alenia Space a fourni 50% du volume pressurisé de la Station Spatiale Internationale. La société a également réalisé les modules cargos pressurisés des vaisseaux ravitailleurs Cygnus pour le compte d’Orbital ATK. Un prochain vaisseau Cygnus sera lancé dans les prochains mois, depuis la base de lancement de Wallops, en Floride. D’ici-là, nous vous donnons rendez-vous sur les réseaux sociaux pour de prochaines aventures spatiales !

Copyrights:
Cartoon: © Thales Alenia Space/Briot
Photo Martina Giraudo: © Thales Alenia Space
Photo 2: © Thales Alenia Space
Photo 3: © ESA/Stéphane Corvaja
Photo 4: © ESA